La rumeur court, persistante, presque têtue : Dubaï ne serait qu’un mirage doré réservé aux milliardaires et aux yachts. Pourtant, derrière les tours de verre et les voitures de luxe, une réalité moins spectaculaire se dessine : celle d’une destination qui attire chaque année une armée tranquille d’entrepreneurs en quête d’opportunités et de fiscalité allégée. Peut-on vraiment ignorer cet engouement croissant pour l’émirat quand on cherche à donner un nouvel élan à son entreprise ?
Qui peut vraiment tenter l’aventure offshore à Dubaï ?
Dubaï joue la carte de l’ouverture : la ville accueille bien plus que les habitués de la jet-set. Les profils capables d’y monter une société offshore sont variés. Chefs d’entreprise en quête d’une expansion internationale, consultants lassés des carcans fiscaux européens, freelances, développeurs, voire PME à l’affût de nouveaux marchés : tous peuvent envisager de s’installer. Ce terrain de jeu s’adresse à celles et ceux prêts à se confronter aux codes du business international, et non seulement aux géants du CAC 40.
Quelles activités trouvent leur place à Dubaï ?
La diversité des profils se heurte toutefois à un premier filtre : l’activité exercée. L’émirat encourage clairement certaines filières. On y trouve en tête le commerce, suivi par l’industrie, la finance, les SSII, la commercialisation de produits numériques, le e-commerce, l’import-export, les métiers du conseil, la prestation de services ou encore le courtage en bourse. Autrement dit, un consultant informatique, un entrepreneur du négoce international ou une start-up digitale a de réelles cartes à jouer ici. Pour d’autres activités plus éloignées des secteurs considérés comme stratégiques, Dubaï se montre nettement moins accueillante.
Créer une société à Dubaï : ce qui attire vraiment
L’engouement pour la création d’entreprise à Dubaï s’explique aisément. Les entrepreneurs qui s’interrogent sur une expatriation à but fiscal ont en ligne de mire un faisceau d’avantages rarement égalé, là-bas comme lors d’une délocalisation aux États-Unis.
Voici ce qui séduit ceux qui se lancent :
- aucun impôt sur les bénéfices, quelle que soit l’activité
- ouverture d’un compte pro multidevises facilitée
- protection accrue de la confidentialité
- formalisme comptable nettement réduit
- pas d’exigence de capital minimum à la création
- possibilité pour des investisseurs étrangers de contrôler la totalité de la société
- positionnement privilégié de Dubaï dans l’économie mondialisée
Encore faut-il ne pas négliger un tournant majeur de ces dernières années : la fin de l’opacité totale. Depuis 2016, le dispositif Common Reporting Standard impose aux banques et institutions financières d’opérer un échange automatique des données des non-résidents, avec les administrations européennes notamment. Le jeu consiste dès lors à rester dans les clous, quitte à devoir adapter ses pratiques pour éviter tout quiproquo avec les autorités fiscales.
Comment décrocher le statut de résident fiscal à Dubaï ?
Ceux qui rêvent de résidence fiscale à Dubaï devront franchir quelques étapes. Un visa de travail ou la preuve d’une société en bonne et due forme, agrémentée de sa licence commerciale régulière, sont exigés à l’entrée. Impossible de contourner la règle : il faut également justifier d’une adresse locale, achat ou location, peu importe tant que c’est officiel.
L’expérience montre qu’il vaut mieux arriver préparé. Documents de revenus (bulletins, attestations) et preuves d’absence de dettes fiscales dans le pays d’origine figurent sur la liste des incontournables pour qui veut défendre un dossier solide. Cette rigueur verrouille un cadre rassurant pour les nouveaux venus.
L’attractivité fiscale fait le reste : ici, ni impôt sur le revenu, ni taxe sur la fortune. Même sans visa longue durée, le système s’avère avantageux. Mais ce privilège se mérite, il réclame méthode et anticipation.
Les revers de la médaille : risques et limites à anticiper
Dubaï promet beaucoup, mais la réalité se révèle bien moins lisse. Gare à l’illusoire sentiment de facilité. L’environnement commercial impose ses codes et n’épargne pas les impairs à ceux qui débarquent sans préparation. Les usages locaux, le rythme très spécifique du business, tout cela s’apprend parfois à la dure.
Le projet offshore réclame aussi une vigilance financière : ouverture d’adresse, recours à des experts, frais juridiques, gestion administrative, rien n’est gratuit ni simple. Les montages complexes, surtout s’ils impliquent plusieurs juridictions, peuvent devenir un casse-tête et alourdir la note finale.
Aussi solide soit-elle, la place reste enviée pour lancer ou relocaliser un business. Si la dynamique économique et les modes de gestion séduisent, c’est aussi à la lumière des écueils, nombreux, qu’il faut juger ce pari. Dubaï s’ouvre à ceux qui acceptent le jeu dans toutes ses dimensions, des promesses de fortune aux réalités parfois abruptes. Chacun décidera s’il souhaite nouer l’aventure ou laisser le mirage pour d’autres, par choix ou par raison.

